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Une vidéosurveillance en plein boom
Dans 73% des cas (contre 55 % dans l’enquête de 2010), les villes de France disposent d’un dispositif de vidéosurveillance. Le nombre de caméras installées sur la voie publique est de 49,8 en moyenne dans ces villes (25 dans la dernière enquête), ce qui démontre un doublement des efforts réalisés sur les cinq dernières années. Le budget qui est alloué à la vidéosurveillance est d’ailleurs considérable
Polices municipales de France : panorama
DOSSIER : Les métiers de la sécurité (22/24), 12/10/2015
Formation, armement, effectifs… L’association d’élus « Villes de France » dresse, comme tous les ans, un panorama des polices municipales. Un bilan instructif à deux titres.
L’association « Villes de France », qui s’appelait autrefois « Fédération des villes moyennes » rassemble les élus des villes moyennes. Peu avant l’été 2015, elle a actualisé les données de son enquêtes sur les polices municipales, la précédente datant de 2010.
Pour celui qui s’intéresse au métier de policier, cette étude(1) fournit des renseignements objectifs, issus de l’enquête de Villes de France (effectifs, armement, etc.). De plus, elle dessine des tendances, à partir des commentaires fait par les élus locaux sur « leurs » polices. Car n’oublions pas que les maires sont « les patrons », les employeurs, des policiers municipaux.
Une formation commune pour tous les policiers ?
Les élus de l’association Villes de France (ex Villes moyennes) souhaiteraient que soit créée une formation initiale commune à tous ceux qui veulent devenir policier, que ce soit dans la police municipale ou nationale. Plusieurs élus prônent également une homogénéisation de la formation sur l’ensemble du territoire, à travers la création d’une école nationale de la police municipale.
>> Pour savoir où vous former, lisez notre article « Devenir policier municipal »
Armement : une ville sur quatre
Quasiment tous les élus de Villes de France estiment que le premier rôle d’une police municipale est d’assurer une « police de proximité », c’est-à-dire une police qui va à la rencontre de la population et qui soit visible dans tous les quartiers.
L’organisation des moyens motorisés, la place prépondérante donnée au vélo et le développement de la géolocalisation, reflètent d’ailleurs dans ces villes, une présence de terrain toujours aussi forte.
Selon l’enquête, les policiers municipaux des villes de taille moyenne sont moins fréquemment équipés d’armes à feu, par rapport à la moyenne nationale.
Flash-ball, pistolets et tasers…
En effet, dans seulement un peu moins d’un tiers des cas (31% contre 43% au niveau national), les agents des polices municipales des Villes de France sont équipés d’armes de la catégorie B (revolvers chambrés en calibre 38 Spécial ou armes de poing chambrées pour le calibre 7.65 mm) soumises à autorisation préfectorale.
Géographiquement, une très grande majorité de ces villes sont situées dans le quart sud-est et le sud de la France et justifient ce choix par les missions de nuit (entre 23h et 6h), l’îlotage exercé par leurs agents que ce soit en lien ou non avec la police nationale, et la volonté de renforcer la protection des agents dans l’exercice de leurs missions.
Concernant l’équipement des polices municipales, il faut toutefois souligner le fort développement des armes de catégorie C, puisqu’une ville sur quatre dispose de telles armes (flash-ball et pistolet à impulsion électrique de type taser), là où ce type d’armes non létales n’était encore que très peu répandu par le passé.
>> Sur l’armement, lisez notre article Les policiers municipaux sont-ils armés
Des effectifs en croissance
Dans la plupart de ces villes, sur ces cinq dernières années, le développement des effectifs des polices municipales est significatif (avec un ratio de 4,6 policiers municipaux pour 10 000 habitants en moyenne), mais il s’est dans le même temps accompagné d’une diminution effective de la présence de terrain de la police nationale ou de la gendarmerie. Le ratio pour 10 000 habitants va de 1 policier municipal pour 10 000 habitants (Sarrebourg) à 20 policiers municipaux (Agde).
Des projets de police intercommunale balbutiants
Les élus de villes de France étaient interrogés sur leur volonté de mutualiser la police municipale à une échelle intercommunale : seules quatre villes (Agde, Cherbourg-Octeville, Meaux et Pontarlier) ont précisé s’être engagées dans une telle démarche.
Une vidéosurveillance en plein boom
Dans 73% des cas (contre 55 % dans l’enquête de 2010), les villes de France disposent d’un dispositif de vidéosurveillance. Le nombre de caméras installées sur la voie publique est de 49,8 en moyenne dans ces villes (25 dans la dernière enquête), ce qui démontre un doublement des efforts réalisés sur les cinq dernières années. Le budget qui est alloué à la vidéosurveillance est d’ailleurs considérable.
Budget vidéosurveillance : 300 000 euros, en moyenne
Le budget total (charges de personnel incluses) d’une police municipale dans une ville de France peut s’établir à moins de 100 000 euros et dépasser le million d’euros pour les Villes de France aux services les plus étoffés (plus de 70 policiers municipaux).
Les dépenses liées à l’installation, l’entretien et le suivi de la vidéosurveillance occupent une part de plus en plus importante au fil des années. Parmi les villes enquêtées, la moyenne annuelle des investissements liés à la vidéosurveillance est de l’ordre de 300 000 euros, et représente plus des deux tiers des dépenses d’équipement consacrée à la sécurité et à la prévention de la délinquance.
Une police de proximité « pas là pour pallier les carences de l’Etat »
Avec la participation de fait ou de droit, à de plus en plus d’activités de police administrative (comme la surveillance de bâtiments sensibles et le maintien de l’ordre public) – relevant directement du représentant de l’État en lien avec la police nationale ou la gendarmerie – les Villes de France étaient interrogées sur l’extension possible des missions de leur police municipale. Et à la question de savoir si il est souhaitable que les polices municipales deviennent une « réserve d’ajustement » de la police d’État, plus de quatre villes sur cinq y sont hostiles.